Qu'est-ce que la fasciite plantaire et comment la traiter ?

En matière de douleur et de gêne pouvant affecter les performances sportives, la fasciite plantaire a tendance à être particulièrement brusque et lancinante. D'autant que cette inflammation peut vous empêcher de marcher normalement, et a fortiori de vous entraîner régulièrement.

Petit rappel d'anatomie : le fascia plantaire est une épaisse bande de tissu qui relie l'os du talon aux orteils tout en soutenant la voûte plantaire. En outre, il absorbe les impacts liés à certaines activités comme la marche, le running ou encore les sauts.

Parfois, ce tissu est abîmé par de minuscules déchirures. Selon Rachel MacNeill, docteure en physiothérapie et propriétaire du centre Flexability, c'est ce qu'on appelle la fasciite plantaire. Ce trouble peut survenir sur un pied ou sur les deux, parfois de manière soudaine, en raison de facteurs tels que les tensions auxquelles le pied est soumis et de l'ampleur de l'inflammation causée par ces micro-déchirures. La fasciite plantaire peut également se développer de manière progressive.

« Chez de nombreuses personnes, en particulier celles qui n'ont pas mis leur pied au repos dès l'apparition des symptômes, cette inflammation devient chronique. On parle alors d'aponévrosite plantaire, une affection plus longue à soigner », explique la spécialiste. (Pour information, on appelle aponévrosite plantaire l'étirement chronique, la déchirure ou la dégénérescence de l'aponévrose.)

Le signe révélateur de la fasciite plantaire ? Des douleurs au talon, explique Rachel MacNeill. Il s'agit d'une douleur lancinante ou comparable à celle d'une ecchymose, ressentie surtout le matin. Généralement, la douleur diminue avec le mouvement et disparaît souvent totalement au repos, quand on arrête de marcher ou de se tenir debout.

Si ce trouble est généralement lié à l'activité physique, et surtout aux exercices d'endurance comme le running longue distance qui sollicitent les pieds en permanence, il peut également toucher les personnes qui passent une bonne partie de leur temps debout, en particulier sur des surfaces dures, explique Rachel MacNeill. Par exemple, vous êtes plus à risque si vous travaillez debout en caisse sur un sol carrelé que si vous occupez un poste de bureau où vous restez en position assise.

Il existe d'autres facteurs de risque :

• La mécanique du pied : avoir les pieds plats ou une voûte plantaire très creuse peut avoir des répercussions sur la répartition de votre poids et accentuer la tension sur le fascia plantaire, détaille Rachel MacNeill. Ce n'est pas parce que vos pieds entrent dans l'une de ces catégories que vous aurez forcément ce type de problèmes, mais mieux vaut choisir des chaussures qui maintiendront au mieux vos pieds.
  
  
• Des raideurs dans la cheville : les risques sont aussi plus importants si la mobilité de vos chevilles est limitée en raison de tensions dans les muscles des mollets ou d'un manque de souplesse au niveau des chevilles.
  
  
• L'âge : ce trouble est plus courant entre 40 et 60 ans.
  
  
• Le poids : l'excès de poids et l'obésité peuvent renforcer la pression sur les pieds, ce qui se répercute sur la voûte plantaire.
  
  
• Le surentraînement : si vous vous entraînez plus souvent dernièrement, et en particulier si vous pratiquez le running, l'excès d'activité physique peut être responsable de ce trouble, indique Carol Mack, diplômée en physiothérapie et spécialiste certifiée en force et conditionnement chez CLE Sports PT & Performance. Quand on s'entraîne de manière excessive, les pieds n'ont pas assez de temps pour récupérer, ce qui peut provoquer une blessure de surmenage : la fasciite plantaire.

Si vous ne réglez pas le problème, vous risquez de souffrir de douleurs chroniques au pied. Cela pourrait même avoir des répercussions sur votre mécanique corporelle et sur votre démarche. Il peut s'ensuivre un effet domino, avec des problèmes au niveau des genoux, des hanches, du dos ou même des cervicales. La bonne nouvelle, c'est que ce trouble se soigne, surtout s'il est diagnostiqué de manière précoce.

Comme la fasciite plantaire est considérée comme une inflammation, il est utile de la soigner comme telle, conseille Rachel. Vous pouvez notamment traiter ce type de blessure par des anti-inflammatoires vendus sans ordonnance, comme l'ibuprofène, de la glace au besoin et du repos. Consultez votre médecin ou un professionnel diplômé pour établir un programme de récupération adapté.

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Si vous pensez que la mobilité de vos chevilles est un point sensible, il peut être utile d'ajouter des exercices de flexion de la cheville à votre routine. Par exemple, elle suggère de réaliser des squats et des fentes en gardant les talons vers le bas pour fléchir les chevilles au maximum. Pendant l'échauffement, vous pouvez également essayer de passer le rouleau en mousse et d'étirer les mollets.

« Il est important d'éliminer les facteurs de risque sous-jacents, ajoute-t-elle. Cela passe [par exemple] par une perte de poids et des chaussures qui maintiennent bien le pied. Que vous souffriez de fasciite plantaire aigüe ou chronique, il est crucial d'éviter de marcher pieds nus ou de porter des chaussures qui ne maintiennent pas le pied, même à la maison. »

Selon Carol, il peut également être utile de modifier et de réduire vos activités physiques, surtout si votre blessure est liée à un surentraînement. Généralement, la douleur disparaît en trois à six semaines. Cependant, si la douleur persiste ou empire, consultez votre médecin pour vérifier qu'il ne s'agit pas d'un problème plus grave, comme une fracture de fatigue. Prenez rendez-vous chez un ou une kinésithérapeute qui saura vous conseiller des exercices pour vous rétablir et reprendre vos activités physiques rapidement.

Rédaction : Elizabeth Millard

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