Marcus Rosten aide les autres à renouer avec la nature

Culture

Découvrez cet éducateur à l'environnement qui souhaite amorcer le changement en partageant ses connaissances sur la beauté méconnue de la nature environnante.

Dernière mise à jour : 28 avril 2021
Mon jardin : apprendre à aimer la nature environnante

« Mon jardin » est une série sur les athlètes de tous les jours qui reconnectent avec la nature pour trouver leur équilibre.

Il n'est pas évident d'apprécier les organismes qui bouleversent l'écosystème naturel, mais il faut bien que quelqu'un le fasse. « Je me passionne pour les espèces envahissantes », explique Marcus Rosten, professeur d'écologie aquatique dans un lycée du nord de l'État de New York.

Nous sommes en début d'après-midi sur le ruisseau Ellicott Creek, un affluent du Niagara situé au nord de Buffalo, dans l'État de New York. Engagé sur une petite boucle de 18 km, Marcus pagaie tranquillement sur son kayak de mer de 5 mètres de long. Des kayakistes amateurs le dépassent régulièrement dans une gerbe d'éclaboussures.

Mon jardin : apprendre à aimer la nature environnante

Marcus observe le rivage et consigne la faune, comme il le fait toujours quand il suit ce parcours. La plupart des animaux lui sont familiers, mais ce jour-là lui réserve une surprise. Il repère une espèce de tortue qu'il ne parvient pas à identifier. Lorsqu'il rentre chez lui et télécharge une photo sur iNaturalist, un réseau social de science citoyenne, il découvre qu'il s'agit d'une trachémyde à ventre jaune non endémique, une espèce commune en animalerie, que ses propriétaires ont probablement rejeté. Sur l'application, il est le premier à signaler la présence de cette tortue dans les eaux de l'ouest de l'État de New York, ce qui arrive rarement sur cette plateforme populaire très complète.

Mon jardin : apprendre à aimer la nature environnante

Repérer des créatures inattendues n'est qu'une pièce du puzzle pour le jeune homme de 27 ans qui a étudié au SUNY College of Environmental Science and Forestry. De façon générale, selon Marcus, la population est plus éloignée que jamais de ces sources de vie que sont les cours d'eau. Il s'efforce d'inverser cette tendance. « Je me sens proche des personnes les plus déconnectées, celles qui souffrent d'injustices environnementales », précise-t-il.

Mon jardin : apprendre à aimer la nature environnante

« Nous sommes à la source de la plupart de ces problèmes environnementaux », ajoute Marcus, qui croit que le changement se trouve dans l'éducation de la population à son environnement. « L'éducation permet aux gens d'ouvrir leur esprit. Toute cette beauté, toutes ces merveilles nous entourent sans que nous en ayons conscience. »

Les leçons que Marcus dispense aux autres sont celles qu'il a apprises lui-même à un âge précoce. Il vivait alors dans un appartement avec ses frères et sœurs et sa mère célibataire, ce qui signifiait que l'espace était souvent limité. « Être dehors, c'était un moyen de m'évader, d'explorer, se souvient Marcus. Je passais toute la journée dehors, simplement dans mon quartier. Je restais dehors jusqu'à ce que j'entende ma mère crier qu'il était temps de rentrer pour passer à table. »

Sa mère a encouragé son amour de la nature en emmenant Marcus et ses frères et sœurs camper chaque été dans un parc d'État à proximité. « Les parcs d'État sont encore aujourd'hui mes endroits préférés au monde », raconte-t-il. Lors de l'un de ces voyages d'enfance, il a participé à un circuit nature qui l'a incité à poursuivre ses études et sa carrière dans le domaine de la biologie. « C'était la première fois que quelqu'un m'emmenait hors des sentiers battus dans les bois, explique-t-il. [La guide touristique] m'a époustouflé parce qu'elle était capable de nommer toutes les plantes et tous les animaux autour de moi, et de raconter leur histoire. »

Mon jardin : apprendre à aimer la nature environnante
Mon jardin : apprendre à aimer la nature environnante

« Nous sommes à la source de la plupart de ces problèmes environnementaux », ajoute Marcus, qui croit que le changement se trouve dans l'éducation de la population à son environnement. « L'éducation permet aux gens d'ouvrir leur esprit. Toute cette beauté, toutes ces merveilles nous entourent sans que nous en ayons conscience. »

Les leçons que Marcus dispense aux autres sont celles qu'il a apprises lui-même à un âge précoce. Il vivait alors dans un appartement avec ses frères et sœurs et sa mère célibataire, ce qui signifiait que l'espace était souvent limité. « Être dehors, c'était un moyen de m'évader, d'explorer, se souvient Marcus. Je passais toute la journée dehors, simplement dans mon quartier. Je restais dehors jusqu'à ce que j'entende ma mère crier qu'il était temps de rentrer pour passer à table. »

Sa mère a encouragé son amour de la nature en emmenant Marcus et ses frères et sœurs camper chaque été dans un parc d'État à proximité. « Les parcs d'État sont encore aujourd'hui mes endroits préférés au monde », raconte-t-il. Lors de l'un de ces voyages d'enfance, il a participé à un circuit nature qui l'a incité à poursuivre ses études et sa carrière dans le domaine de la biologie. « C'était la première fois que quelqu'un m'emmenait hors des sentiers battus dans les bois, explique-t-il. [La guide touristique] m'a époustouflé parce qu'elle était capable de nommer toutes les plantes et tous les animaux autour de moi, et de raconter leur histoire. »

Mon jardin : apprendre à aimer la nature environnante

Au travail comme dans la vie, Marcus passe toute l'année en pleine nature. Lorsque la météo est mauvaise, il range son kayak et passe ses journées d'automne à chercher des champignons. Il admire et cueille ces derniers pour les identifier, pas pour les cuisiner. « Je ne peux toujours pas me résoudre à en manger, même si je fais tout pour les apprécier », explique-t-il.

Quand la neige arrive, il parcourt les bois environnants en skis de fond, à la recherche d'empreintes de renards, de lapins et de ratons laveurs. Sur les rives glacées du Niagara, il photographie des oiseaux qui hivernent dans la région, comme le harle huppé, un canard aux yeux rouge sang et au mohawk vert turbulent. Au printemps, il commence à consigner le plus grand nombre possible d'oiseaux empruntant l'Atlantic Flyway, une voie de migration très importante. Rien qu'en 2020, il a recensé plus de 185 espèces à lui tout seul.

Mon jardin : apprendre à aimer la nature environnante

Pour Marcus, ce n'est pas tant une question d'exercice physique, qui consisterait à bouger pour bouger, même s'il convient que l'exercice physique est un bonus non négligeable. « C'est pour cela que je ne randonne jamais. Mes sorties se transformaient toujours en promenade ornithologique, parce que je ne peux pas m'empêcher de regarder les oiseaux ou de chercher des créatures. »

Le kayak permet toutefois de lier le meilleur des deux mondes : la connexion entre la puissance du corps et celle de la nature. « Il y a quelque chose de grisant à savoir que l'on parvient à un endroit simplement par la force de son corps, sans oublier celle du vent et des vagues, explique Marcus. Grâce à cette auto-propulsion et à cette totale autonomie, je n'ai pas besoin de moteur. Je n'ai pas besoin d'énergie fossile. Tout repose sur moi et sur mes propres muscles. Je peux me rendre où je veux avec une énergie entièrement renouvelable dont l'impact est pour le moins minime. »

Mon jardin : apprendre à aimer la nature environnante
Mon jardin : apprendre à aimer la nature environnante
Mon jardin : apprendre à aimer la nature environnante

« Il suffit de marcher jusqu'au parc le plus proche pour découvrir les merveilles de la nature. »

Mon jardin : apprendre à aimer la nature environnante
Mon jardin : apprendre à aimer la nature environnante
Mon jardin : apprendre à aimer la nature environnante

Quand il s'agit d'encourager les autres à sortir dans la nature, quel que soit leur objectif et ce qu'ils en retirent, Marcus tient à faire savoir que passer du temps à l'extérieur n'équivaut pas forcément à se mettre en quête des vues imprenables d'un parc national ou des eaux cristallines d'une photo sur les réseaux sociaux. Il aime mettre en valeur l'histoire naturelle et la diversité de son environnement immédiat. « Il suffit de marcher jusqu'au parc le plus proche pour découvrir les merveilles de la nature », explique Marcus, qui espère que ces connaissances encourageront les gens à protéger ces espaces. 

En lieu et place du Gratwick Waterfront Park, situé juste en bas de la rue où habite Marcus, se trouvait autrefois une décharge. Dans les années qui ont suivi sa transformation en parc, l'endroit est devenu populaire pour profiter des rives du Niagara. C'est le genre de changement qu’il souhaite inspirer. « Nous créons ces espaces naturels et en favorisons l'accès, ce qui contribue soudainement à l'épanouissement de la communauté, précise-t-il. Mon objectif est de faire mon possible pour créer un monde meilleur. »

Mon jardin : apprendre à aimer la nature environnante

Rédaction : Colleen Stinchombe
Photographie : Jasmine Rose

Reportage : septembre 2020

Date de première publication : 18 avril 2021

Articles associés

Mon jardin : lutter pour le futur de la Terre

Culture

Garima Thakur manifeste pour le futur de la planète

I Am First : Comment Nathan Féliot s'est trouvé grâce à la danse

Culture

Pour monter sur scène, ce danseur s'est trouvé lui-même, puis il a déconstruit les stéréotypes

Héritage et racines : l'histoire de Mekdela Maskal, qui a quitté New York pour retrouver ses racines en Californie

Culture

Mekdela Maskal se redécouvre et se reconnecte à son histoire dans les collines de Californie

Mon jardin : l'escalade pour donner un but à sa vie et devenir plus forte

Culture

Favia : l'escalade comme une renaissance

Le jeu impose le respect : Zenat Begum de Playground Coffee avec la productrice Elle Clay

Culture

Pour deux entrepreneuses de Brooklyn, gagner sur le terrain et en dehors est un travail d'équipe